Mois : janvier 2019

Épuisé…

«Épuisé n’est pas un mot suffisamment fort pour décrire l’état dans lequel je me trouve aujourd’hui. »

Nous avons tous entendu un proche, une connaissance, un collègue de travail nous le dire ou dont on a pu constater cet état….

« Je suis épuisé oui, m’a-t’on raconté, mais d’une fatigue plus grande que la fatigue physique.Psychologiquement, émotionnellement, je suis fatigué d’être fort, d’essayer de mettre tous les jours un sourire sur mes lèvres et de toujours être l’homme de la situation. Je suis là, la boule au ventre, la respiration courte, comme étouffé, je me sens perdu sans savoir dans quelle direction aller, quelle priorité donner à ma vie… J’ai trop souvent renié mes propres sentiments et je suis maintenant celui que personne ne veut, à qui on ne fait plus confiance. J’ai toujours joué le rôle infaillible de celui qui semble pouvoir faire tout et n’importe quoi pour n’importe qui. Quand les autres me regardent, ils voient en moi un homme compétent et capable, mais mon âme est épuisée; ils me voient fort, mais à l’intérieur je me brise. J’ai dépensé tellement d’énergie à établir de telles attentes que maintenant, c’est moi qui suis pâle et épuisé! »

J’ai écrit ici de nombreux articles sur le travail, la motivation, les équipes, le patron qu’il faut être… et même sur le mal-être au travail. Alors peut-être que l’instant propice pour évoquer le burn-out, l’épuisement total avec soi-même tombe à pic?

Peut-être que vous n’auriez pas vraiment voulu être ce genre de personne, mais la vie s’est chargée de vous faire affronter vos pires cauchemars, apprendre à devenir fort parce que personne n’était là pour vous durant ces épreuves, mais vous voilà perdu et épuisé, en vous demandant si un jour, quelqu’un serait là pour vous comme vous avez été là pour les autres. Quand vous êtes toujours la personne forte, vous mettez de côté vos désirs, vos pensées et parfois même ce que vous ressentez. Quand vous êtes toujours fort, vous êtes très prudent lorsque vous faites part de vos problèmes à quelqu’un d’autre. Vous voyez cela comme un fardeau pour les gens que vous soutenez; les gens qui se préoccupent des autres ne vont pas toujours demander de l’aide. Mais quand vous êtes fort vous surmontez vos propres défis, et il peut y avoir des moments où vous atteignez la limite. En vérité, ce sont ceux d’entre nous qui sont les plus forts qui ont le plus besoin de quelqu’un et je parle bien ici de besoin, malgré le fait que certains puissent penser que le fait de ressentir un besoin soit dégradant. Mais il est tout à fait normal et légitime de ne pas être fort tout le temps, de pouvoir faire part de ses angoisses, de ses combats et de se laisser aller vers la faiblesse : et si quelqu’un vous voyait pleurer? Et si quelqu’un voyait les larmes que vous gardez pour vous depuis si longtemps?

« Voilà…continuait-on à évoquer, maintenant, je ne veux plus me fatiguer à fuir cette vulnérabilité qui m’habite; j’ai besoin (encore) que l’on prenne soin de moi,que des bras solides m’enveloppent, qu’une tête bien-pensante me comprenne, peu importe la tempête que j’ai à vivre. Je suis peut-être indépendant financièrement parlant, mais pourquoi devrais-je l’être psychologiquement? »

En bref, il n’y a rien de mal dans le fait de vouloir que quelqu’un prenne soin de nous; il ne faut pas en avoir honte et cela n’est pas de la faiblesse. C’est même plutôt une force, car nous devrions tous avoir quelqu’un près de nous pour nous rappeler que c’est normal d’avoir des moments de faiblesse… Vous pouvez toujours continuer à être fort pour les autres, mais assurez-vous de supporter la force que vous aurez à déployer pour cela et qu’une personne proche puisse aussi vous épauler!

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