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Le Radar à Connards… où, comment chercher l’âme sœur là où elle n’est pas !

Je suis allé récupérer ma dernière acquisition littéraire ce matin. Rien à voir avec les ouvrages que je lis habituellement, généralement des livres de travail, de cours ou de formations. Celui-ci, je l’ai choisi parce que l’auteure est une amie… enfin une connaissance. Et puis le titre est assez drôle et pouvait laisser entrevoir un récit poilant.
Malheureusement, une fois le livre en main, j’ai rapidement déchanté. Je connaissais le sujet du livre, bien sûr ; je connaissais même, en partie, la vie de l’auteure… je m’y étais frotté sans succès… mais on en reparlera plus loin dans cet article. En parcourant la 4e de couverture, nous apprenons à demi-mots que nous allons devoir subir la dépression de l’héroïne : un mariage raté, de multiples séances chez le psy, des rencontres internet ou en boites… certainement toutes programmées et vécues selon le même schéma, sans surprises… sans se laisser surprendre !

Pourquoi en parler ?
Pourquoi parler de cet ouvrage ici, me demanderez vous ? Quelle relation y a-t-il entre les articles habituels et celui-ci. Dans l’évolution de mon occupation, je réalise que l’accompagnement de personne est un sujet immense. Il est intéressant de voir comment chacun évolue face à son problème, ses freins, ses croyances… le sujet est ici, rêvé, même si un travail plus profond auprès d’un psychologue a été entrepris. Très souvent, on parle de notre comportement lors de la pratique d’un sport, généralement à haut niveau, comme celui que nous devons avoir dans l’accompagnement. Je pense que notre vie amoureuse, nos relations ‘’intimes’’ peuvent aussi être comparées au comportement que nous avons en sport ou en management et dans l’accompagnement de personnes.
Bien souvent, les dames s’inscrivent sur des sites de rencontres ou à des séances dites de speed-dating avec une seule idée en tête : trouver le prince charmant ; celui qui leur fera tourner la tête, chavirer le cœur en une soirée ou en quelques brefs échanges ; si cela est virtuel, c’est encore mieux mais selon un plan tellement rodé que le ‘’presque’’ Prince Charmant fini déstabilisé et plus lui-même ! Bien entendu, que ce soit homme ou femme, les gens que l’on croise lors de ces rencontres programmées ou en boîte de nuit, ne sont pas tous sans scrupules. Mais quand on veut l’amour, on ne doit pas calculer, mais plutôt laisser le charme agir, non ?

Doit-on parler d’échec lors d’une triste fin à notre mariage ? N’avons-nous pas vécu heureux durant le temps que cela a duré ? Le fait qu’un mariage finisse plus rapidement que ce que l’on espérait, selon notre objectif de vie personnel est-il synonyme de raté ? Je pense que l’on ne peut pas en vouloir aux personnes qui aspirent à un autre type de vie après une relation de plusieurs années, cloitrée dans un stéréotype de perfection alors que les choses ne le sont pas… parfaites. Partant de cette idée, nos relations futures risquent alors bien d’aboutir à un raté, restant, toutefois, une chouette expérience peut-être ? Et la femme doit-elle être soumise pour que notre couple fonctionne ? Comment une femme, qui se veut entière et indépendante peut-elle se dire : ‘’Aujourd’hui je ne jouerai définitivement plus la femme soumise et je deviendrai la reine de ma propre vie ‘’ ? La chose n’est-elle pas biaisée d’entrée de jeu ? Les cartes ne sont pas distribuées correctement et le jeu n’en vaut pas la chandelle. Un peu de bon sens, de recadrage est utile ici pour que notre héroïne reprenne un peu de poil de la bête. Effacer son passé, tourner la page (drôle d’expression d’ailleurs : ne voulons nous garder aucun souvenir avant de partir ailleurs ?) et prendre la vie comme un magnifique voyage juché de points relais et non d’obstacles.

Et ce livre alors…
Tout au long de l’ouvrage, on découvre les différentes aventures que l’héroïne a pu vivre. Soyons clair ; je ne parle pas ici d’aventure du type ‘’amourette de vacances’’, mais bien d’histoires à la Indiana Jones, semées d’embuches, de trahisons ou de manipulations ! On se dit alors que la dépression et les séances chez le psy sont légitimes, qu’une reconstruction est nécessaire, tant ce qui a été vécu est presque inimaginable… mais pourquoi en arrive-t-on là ?? Pourquoi le schéma se répète-t ’il lors de chaque rencontre ? Ce n’est pas sur la reconstruction qu’il faut se pencher alors, mais davantage sur la qualité des relations. Malgré tous les signaux reçus, malgré l’attention portée par le psy, malgré la tristesse et le sentiment d’avoir été naïf, la solitude l’emporte encore. Elle l’emporte si bien (car l’absence de l’intérêt d’un autre, le silence de notre messagerie ou de notre téléphone) que la gueule du loup est toujours ouverte et on s’y jette par désarrois ! Et ça recommence… on discute en ligne, on échange des messages sympas, on s’attache… on en oublie presque le passé. Nous attirons ce que nous aspirons… ce que nous sommes.

Le livre se lit sans peine et on passe volontiers du rire à la stupeur… Pas une stupeur due aux anecdotes impensables ou invraisemblables, mais plutôt parce que l’on arrive à se demander comment une personne adulte, avec un bagage sentimental bien rempli, arrive à reproduire les mêmes schémas sans cesse. Est-ce que la femme est plus naïve que l’homme, est-ce que l’hypersensibilité féminine est telle que l’homme arrive à en faire son esclave sans difficulté ? Pourtant il existe aussi des femmes manipulatrices, perverses… alors les hommes sont-ils moins sensibles, ne se laissent-ils pas embarquer aussi facilement dans des aventures aussi tumultueuses. La recherche du Prince Charmant en est la seule fautive ici, car il n’existe pas. Nous sommes tous bourrés de défauts, de maux que nous avons ramassés durant notre enfance, de valeurs que nous avons acquises durant toute notre vie.

La surprise arrive finalement ; au dernier chapitre, le 18e !! Le Prince Charmant tant attendu existe…. Vraiment ? Seulement voilà… tomber amoureuse d’une personne qui a tout ce que nous recherchons en elle ne semble pas allumer la petite étincèle de notre cœur. Cela serait trop simple, tellement évident. Les relations humaines, les histoires d’amour sont difficiles à comprendre, pour les autres mais également pour soi car bien trop souvent, nous négligeons trop notre intuition, notre 6e sens, au détriment de notre tête ; car oui, nous laissons notre tête guider notre cœur… à moins que cela soit l’inverse… le sait-on seulement ? Quoi qu’il en soit, après avoir connu des histoires compliquées, d’avoir été mal traité, moralement ou physiquement, après avoir eu affaire à un ou une partenaire violente, manipulatrice, il semblerait que notre état d’âme ne nous autorise plus à vivre une aventure sereine, simple et apaisante. Dans son livre, l’auteure le mentionne parfaitement : ‘’même si cela signifie s’éloigner de ses schémas habituels.’’ Tout repose sur cette petite phrase… nous sommes formaté à reproduire un schéma sans cesse.

On conclut…
Pour conclure, je trouve qu’il aurait été intéressant de voir comment la vie amoureuse de l’héroïne se déroule après ce 18e chapitre. A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques messages avec l’écrivaine, assez succinctement à vrai dire. Mais j’ai tout de même appris que la chasse persistait et dans deux échanges j’ai obtenu l’information qu’elle était avec quelqu’un (d’autre) à chaque fois. Les aspects de notre vie amoureuse changent peu, car nous attirons à nous ce que nous sommes, même sans en être totalement conscient.